Entre le centre-ville d’Antony et le parc de Sceaux, le nouveau quartier Jean Zay s’animera avant la fin 2023 sur ce qui fut jadis le site de la résidence universitaire. Conçu tel un jardin urbain, il conservera une forte présence étudiante.
C’est en 1936 que Jean Zay, alors jeune ministre de l’Éducation nationale, a ébauché le projet d’une résidence universitaire à Antony.
Bâtie en 1955, la résidence universitaire d’Antony (RUA) est la plus vaste de France et la plus grande d’Europe. Elle a été créée dans le cadre de la mise en place d’un programme pilote de logements étudiants. Il s’inscrit dans le contexte de la crise du logement et de la précarité du milieu étudiant au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Mais le site se dégrade progressivement dans les années 1970.
Au début des années 1980, la dégradation de la RUA ayant pris un caractère alarmant (chambres fermées pour insalubrité, plusieurs incendies), les autorités décident de réagir. La Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre prend la responsabilité de la RUA, dans le cadre des lois de décentralisation, et signe avec le CROUS un protocole visant à sa réhabilitation-reconstruction. Ce protocole a aussi été signé par le Conseil départemental des Hauts-de-Seine qui prend l’initiative de développer l’offre de logements étudiants dans le département en signant une convention cadre avec le ministère de l’Enseignement supérieur. Il est ainsi prévu qu’un millier de logements étudiants seront ainsi réhabilités ou reconstruits sur le site, les autres étant redéployés dans de nouvelles résidences dans le département.
En 1983, l’un des bâtiments constituant la résidence a été vendu à la mairie d’Antony. Le conseil municipal statue sur l’aménagement de cet espace. Une fois la démolition terminée, commencent les chantiers du commissariat de police, d’un ensemble de bureaux et de la sous-préfecture.
Cette dernière a été construite dans les années 1990 et constituent un élément architectural révélateur de son époque.
Les autres bâtiments, propriété du CROUS, ont ensuite été successivement et partiellement démolis depuis les années 1990 jusqu’en 2017.
Aujourd’hui, un seul bâtiment, dit bâtiment A, a néanmoins été conservé et réhabilité il y a quelques années en limite de la ZAC, du côté de la station RER Croix de Berny. Ce bâtiment a fait l’objet d’une réhabilitation menée par le Territoire Vallée Sud – Grand Paris sous maîtrise d’œuvre de l’atelier Jean Nouvel.
@ Hervé Abbadie
Localisation
Le contexte
Le projet urbain
Le projet architectural
Le projet environnemental
Localisation
La zone d’aménagement concerté (ZAC) dite Jean Zay s’étend sur une superficie de 7,5 hectares au nord de la commune d’Antony.
La ZAC JEAN ZAY est ceinturée à l’est, au sud et à l’ouest par plusieurs zones pavillonnaires. La majeure partie de la ZAC est comprise ainsi dans un triangle urbain formé par l’avenue Léon Blum au sud et à l’est, l’avenue Galliéni à l’ouest et la rue de la Renaissance au nord qui accueille deux équipements : le commissariat et la sous-préfecture du département des Hauts-de-Seine. Le dernier bâtiment de la résidence étudiante Jean Zay se trouve à l’ouest du périmètre. Derrière ce bâtiment se situe la station de RER Croix de Berny. Le parc de Sceaux qui se trouve plus au nord est séparé de la ZAC par l’avenue départementale Charles de Gaulle.
Le contexte
La Ville d’Antony a été à l’initiative de la réflexion sur le réaménagement de ce quartier. En 2011, elle a confié à l’Atelier Villes et Paysage la réalisation d’une étude urbaine sur le périmètre de la résidence universitaire (RUA), dans la perspective de réaliser un nouveau quartier résidentiel vert et paysager en renouvellement urbain, intégrant des objectifs de mixité sociale et des liaisons avec le centre-ville d’Antony et le parc de Sceaux.
Cette étude a permis à la Ville de repenser le devenir de ce secteur. Elle l’a également conduit à lancer une concertation préalable afin de définir un projet d’aménagement.
L’architecte urbaniste de la ZAC, Reichen et Robert, SETU et Atelier Format Paysage ont alors été désignés.
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Le projet défini a donné lieu à la création de la ZAC Jean Zay, par délibération du conseil municipal en date du 3 décembre 2015. Le dossier de réalisation ainsi que le programme des équipements publics de la ZAC ont été approuvés par délibération du conseil municipal en date du 8 décembre 2016. Le dossier de réalisation a depuis fait l’objet de deux modifications : l’une approuvée par délibération du conseil municipal de la Ville d’Antony le 29 juin 2017 et la seconde approuvée par le bureau territorial de l’établissement public territorial (EPT) Vallée Sud – Grand Paris le 19 février 2019.
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Le projet urbain
Conformément aux engagements pris entre la Ville d’Antony, le CROUS, le Département des Hauts-de-Seine et la Communauté d’agglomération des Hauts-de-Bièvre, le quartier comportera 1 080 logements étudiants, dont 585 seront construits dans le cadre de la ZAC.
Parallèlement, le programme envisage la réalisation d’habitats résidentiels ainsi que des surfaces commerciales et de services, des équipements publics, dans une logique de création d’un nouveau quartier d’Antony.
À l’ouest, une opération de construction de 82 logements est actuellement menée par ICADE Promotion en dehors du périmètre de la ZAC.
Au sud-ouest, le projet d’extension de l’EHPAD de la Chartraine est finalisé et livré depuis peu.
Le projet urbain répond à des objectifs visant à :
- renforcer les liaisons avec le parc de Sceaux, le centre-ville et les tissus pavillonnaires limitrophes ;
- favoriser la mixité entre les logements étudiants et les logements classiques ;
- offrir au quartier une centralité animée, conviviale autour d’une place commerciale et paysagère ;
- intégrer une logique de développement durable, avec notamment une place prépondérante donnée aux piétons.
Les espaces publics sur une surface de près de 4 hectares doivent notamment accueillir :
- la place dite Jean Zay, multifonctionnelle et fortement végétalisée, accueillera une grand fontaine sèche et de nombreux bosquets propices à la détente. Elle comprend par ailleurs une programmation d’activité (commerces et services) de 4 000 m²
- le cours dit Jean Zay (d’ouest en est) desservira les îlots depuis la place de la ZAC Jean Zay. Il accueillera des espaces de jeux pour les enfants et des espaces plantés qui invitent à la pause.
- un mail piéton (sud-nord) favorisera les liaisons visuelles et physiques vers le parc de Sceaux.
- deux venelles, l’une végétale l’autre minérale (pierre naturelle), serpentent depuis la rue de la Renaissance entre les îlots pour rejoindre pour l’une l’avenue Léon Blum et l’autre la place centrale.
- une nouvelle rue apaisée desservira des îlots et permettra de rejoindre l’avenue Léon Blum depuis l’avenue Gallieni
@ Virtual Building
Place aux mobilités douces
Le parti pris pour la ZAC a été de créer un quartier où les piétons et les cycles seront prioritaires. Cette ambition a guidé le dimensionnement des espaces publics vers des largeurs conséquentes, permettant la promenade à pied et à vélo, la création de lieux de repos et de loisirs en plein air, ainsi que de terrasses en extension des commerces.
Des rues limitées à 30 km/h, voire 20 km/h, favoriseront les modes de circulation doux.
Ambiance urbaine
- L’ambiance urbaine du quartier sera à la fois contemporaine, résidentielle, avec une forte présence végétale.
- L’ambiance résidentielle se reflètera dans les rues riveraines, notamment par des préconisations particulières concernant les clôtures et la création de trottoirs élargis.
Le projet architectural
Ce quartier comptera 500 logements familiaux (en accession et sociaux) répartis dans une offre d’habitat diversifiée, avec des maisons individuelles et des immeubles collectifs à taille humaine. Les plus grands proposeront de grands appartements en accession, en duplex ou traversants. Par ailleurs, 580 studios étudiants seront créés sur la ZAC* en plus de ceux déjà existants (pour un total de1 080 logements étudiants).
Les immeubles seront de hauteurs décroissantes (de six à deux étages) depuis le cœur du site vers les zones pavillonnaires où des maisons individuelles seront construites. Les matériaux utilisés sont pérennes, qualitatifs, non salissants. On trouvera notamment de la pierre calcaire et de la brique de terre cuite qui s’harmonisent avec les matériaux de revêtement et le mobilier des espaces publics. De plus, la plupart des toitures des bâtiments seront végétalisées.
Le projet environnemental
Les logements étudiants
En ce qui concerne les performances environnementales des bâtiments, le projet vise la certification NF Habitat HQE pour les logements étudiants. Cette certification favorise la construction d’ouvrages saint maîtrisant leur impact sur l’environnement.
Les logements étudiants seront par ailleurs conçus pour être plus performants que la règlementation thermique en vigueur (RT 2012) vers soit des indicateurs de conception bioclimatique et de consommation d’énergie* devant être au minimum 20 % inférieures à ceux de la RT 2012. La conception de ces logements intègre notamment la production d’eau chaude sanitaire par pompe à chaleur et des toitures végétalisées.
Les logements sociaux
La conception des logements sociaux cherchera également à respecter les objectifs de la certification NF Habitat HQE.
La labellisation BBC Effinergie 2017 est aussi recherchée en intégrant des exigences de sobriété, d’efficacité énergétique, de qualité et de confort.
Les logements en accession respecteront les indicateurs de conception bioclimatique et de consommation d’énergie entre 10 % et 20 % inférieures à ceux de la RT 2012 et devront au minimum respecter la certification NF.
Le groupe scolaire et la crèche
La ville d’Antony, maître d’ouvrage des équipements publics, ambitionne pour le groupe scolaire et la crèche un niveau en BEPOS (bâtiment à énergie positive produisant, grâce aux énergies renouvelables, plus qu’il n’en consomme).
Les espaces extérieurs
L’ambition environnementale du projet de la ZAC est comprise en trois axes :
- le plan vert
- le plan bleu
- le plan gris
Le plan vert
Des plantations d’arbres
Le projet s’inscrit dans un environnement particulier lié à sa proximité avec le parc de Sceaux, mais pas seulement : Antony accueille de nombreux parcs et jardins, espaces naturels, de nombreux alignements dans les rues, y compris secondaires. Les structures végétales traditionnelles sont des alignements de platanes, de marronniers ou de tilleuls taillés. Ces structures sont présentes dans de nombreuses rues au pourtour du site de la ZAC
Cet environnement a été recherché dans la ZAC par la conservation notamment de tous les alignements d’arbres et la création d’alignements sur la voie nouvelle et le mail de Sceaux.
Ainsi, au total, près de 500 arbres et arbustes seront plantés sur la ZAC, dont plus de la moitié sur les espaces publics, auxquels s’ajoutent les 140 arbres existants conservés, en particulier sur les alignements existants.
Une végétation multi-strates
Plus encore, c’est bien une diversité des plantations qui est recherchée, entre les plantes caduques qui accrochent la lumière l’hiver et les plantes persistantes qui permettent de conserver un paysage toute l’année. Sont recherchés également des arbres de différentes hauteurs pour des usages différents : des arbres hauts pour l’ombrage, les arbustes pour le regard, des buissons pour accompagner la détente. Mais tous jouent un rôle majeur dans la lutte contre les îlots de chaleur.
Au total de grands bosquets d’arbres seront créés, en particulier sur la place, participant à une grande partie de son ombrage. Par exemple, la façade de l’îlot E qui doit accueillir les terrasses des restaurants, orientée plein sud, sera la zone la plus chaude. C’est pourquoi des grands arbres seront plantés à proximité.
Favoriser la pleine terre
Au total, un tiers de la surface de la ZAC est végétalisée et plus des trois quarts des espaces végétalisés sont en pleine terre.
L’importance de la pleine terre pour les espaces végétalisés s’explique par le souci dans ce projet d’apporter les meilleures conditions pour le développement des plantations. Ainsi les plantations d’arbres se feront pour l’essentiel en pleine terre.
On trouve dans tous les espaces publics, que ce soient les voies, les venelles, le cours et la place, des poches relativement larges de pleine terre pour accueillir des bosquets ou des arbres.
Pour les espaces végétalisés sur dalle et en particulier au-dessus du parking : le niveau de la terre entre le haut fini du parking et le sol où seront installées les plantations est de 1 mètre, ce qui laisse une réserve de terre et d’eau importante.
En ce qui concerne les îlots de construction, les parkings sont construits sous les bâtiments en débordant le moins possible, afin de pouvoir accueillir le maximum de végétation en pleine terre au centre des îlots. Ainsi, en favorisant la croissance des arbres, ils offriront de véritables zones d’ombres sur les jardins intérieurs. Ainsi en moyenne les îlots privés compteront une petite trentaine d’arbres en moyenne.
Le plan bleu
Favoriser la gestion des eaux pluviales sur la parcelle
La présence d’importantes zones de pleine terre dans les îlots de construction permet de gérer pour une partie non négligeable les eaux de pluie, afin de limiter les rejets dans les réseaux d’assainissement.
Arroser les espaces plantés
Un système d’arrosage sera installé pour toutes les plantations sur dalle dont on sait qu’elles ne pourraient pas survivre à une canicule. C’est aussi à craindre pour les plantations en pleine terre, ce qui a conduit à une vraie réflexion sur le choix des plantations.
Donner accès à l’eau potable dans l’espace public
En plus d’une fontaine sèche participant au rafraîchissement au centre de la place, des fontaines proposant de l’eau potable seront disposées aux différents coins de la ZAC.
Le plan gris
Désimperméabiliser les sols
La surface imperméabilisée du projet de la ZAC est inférieure à celle du quartier des résidences étudiantes antérieures. Elle est ainsi passée de 58 % à 55 %.
Plus encore, toutes les zones qui doivent accueillir de la pierre, et notamment la place, présentent des pierres poreuses et des joints poreux. Ils favorisent ainsi l’infiltration des eaux pluviales pour constituer une réserve d’eau pour les arbres. Il en est de même dans les cœurs d’îlots constitués d’espaces verts en pleine terre.
Les matériaux à fort albédo et faible inertie
Tous les matériaux utilisés sur les espaces publics ont un albédo (le pouvoir réfléchissant d’une surface) élevé. On peut penser à la pierre calcaire claire de type comblanchien, à l’asphalte crème pour les trottoirs et au bitume clair pour les voies de circulation.
Favoriser les couloirs de vents
L’implantation des bâtiments va permettre de favoriser les vents en particulier les vents d’été notamment avec le cours orienté Est ouest apportant une brise appréciable sur les terrasses des futurs restaurants . Il en est de même dans les ilots de construction qui s’ouvrent sur au moins deux côtés permettant à la fois de participer aux perspectives du futur quartier mais aussi de laisser circuler les vents de part en part de la ZAC
En application de l’article L 5219-5 IV du Code général des collectivités territoriales (CGCT), l’établissement public territorial Vallée Sud Grand Paris est compétent de plein droit depuis le 1er janvier 2018 pour toute opération d’aménagement qui n’a pas été définie d’intérêt métropolitain.
C’est le cas de la ZAC Jean Zay, créée par la commune d’Antony, qui est dès lors d’intérêt territorial et relève maintenant de la compétence de l’établissement public territorial Vallée Sud – Grand Paris.
Pour mener à bien ce projet, l’établissement public territorial Vallée Sud – Grand Paris a confié à Vallée Sud Aménagement un mandat d’aménagement pour le suivi de la réalisation des espaces publics ainsi que le pilotage et la coordination de l’opération.
En phase études, Vallée Sud Aménagement assure, à travers le mandat d’aménagement, la conclusion du marché de maîtrise d’œuvre des espaces publics, le suivi des études, la conclusion des marchés de prestataires intellectuels.
En phase travaux, Vallée Sud Aménagement est garante de la conduite des travaux, du règlement des entrepreneurs, de la réception des ouvrages, du suivi du marché OPC et autres marchés de prestations intellectuelles, ainsi que le pilotage et la coordination de l’opération.
Vallée Sud Aménagement a également en charge, à travers une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage, l’accompagnement de l’établissement public territorial Vallée Sud – Grand Paris dans les relations avec les opérateurs des lots privés.
Dans ce cadre, Vallée Sud Aménagement accompagne l’EPT Vallée Sud – Grand Paris dans la finalisation des consultations, la maîtrise foncière, la signature des différents actes, le suivi des travaux, le suivi de la livraison jusqu’à la période de parfait achèvement en ce qui concerne les acquisitions en VEFA (vente en l’état futur d’achèvement).